Au fil du manuscrit, trois numérotations du XII / XIIIe siècle se côtoient et répondent à différentes logiques2. La première -de i à xxxiii, est une foliotation. Elle se remarque au début du Graduel et figure au milieu de la marge gauche de chaque verso de folio. Seul le numéro i apparaît à droite sur le recto de la première messe de l’Avent. La deuxième numérotation lui fait suite et s’échelonne de xxx à cxxxvii. Couvrant presque intégralement la source, elle correspond aux numéros de messe avec toutefois un nombre conséquent d’irrégularités. Par exemple, les féries de l’octave de Pâques ne sont pas référencées. La troisième numérotation reprend la logique de la première : c’est une foliotation. Numérotée de i à x, elle marque le début du Sanctoral et s’établit en parallèle à la deuxième.
A ces numérotations datant de l’époque médiévale s’ajoute une pagination moderne écrite en chiffres arabes en haut de chacune des pages. Elle commence après la page de garde et s’arrête au numéro 361.
Les systèmes de référencement médiévaux trouvent leur justification par le fait qu’une pièce déjà notée n’est généralement pas récrite. Cela arrive notamment dans le Sanctoral, où parfois seuls les incipit des pièces sont présents. Pour faciliter les renvois, les références aux pages sont généralement inscrites à côté.
Exemple : Lien entre les messes de saint Grégoire et de saint Félix
a/ Page 295. La messe de saint Grégoire est numérotée CXXXI. A côté de l’incipit du graduel Juravit, le numéro CXIX renvoie à la messe de saint Félix présentée ci-après.
b/ Page 274. Numérotée CXIX, la messe de saint Félix présente le graduel Juravit dans son intégralité.
A la page 295, la messe de Saint Grégoire est répertoriée sous le numéro CXXXI. Le graduel Juravit n’est pas noté dans son intégralité. Seul l’incipit musical et littéraire est inscrit, adjacent au numéro CXIX. Ce dernier renvoie à la messe de saint Félix (page 274) où le graduel est complet. Sur cette même page, le numéro III s’inscrit dans la deuxième foliotation du manuscrit. Il signifie qu’il s’agit du troisième folio après le début du Sanctoral. La mention XV est en relation avec l’incipit littéraire et musical de l’offertoire Gloria et honore. Ce numéro est un renvoi vers la messe de référence.
Notes
2 Romain JUROT et Rudolf GAMPER, Catalogues des manuscrits médiévaux conservés à Porrentruy et dans le canton du Jura, Dietikon-Zurich, Urs Graf Verlag, 1999, p. 81