Le deuxième verset de l’offertoire In virtute tua dans la messe de saint Valentin présente d’intéressantes particularités.
La première concerne la fin de ce verset sur le mot « eum ». Le -e est le résultat d’un rajout postérieur car sa forme est différente des autres -e du texte. Il est tracé avec une encre plus foncée similaire à celle des neumes. Aucun grattage ne permet de distinguer sa place originelle. La ligne rouge indiquant le mélisme précédent -um le situerait à ce même endroit. L’écriture du texte et de la musique était confiée à différents copistes. Vraisemblablement, la personne chargée du texte a oublié de le noter et une main postérieure -peut-être le copiste chargé de la musique- a corrigé cette erreur. La répartition neumatique, attribuant les neumes à une portion de texte particulière a également été reprécisée. Un trait oblique se distingue au dessus de -um, rattachant cette syllabe à la dernière note du mélisme. Il établit une correspondance texte-musique non verticale, tranchant avec la lecture habituelle du manuscrit.
On trouve également des corrections faites par les premiers copistes. Musicalement, un grattage peut se voir à la troisième portée, au-dessus de -in. Ecrites sur la deuxième ligne de la portée, deux notes ont été effacées pour être récrites sur la ligne supérieure. Il s’agit d’une modification faite par le copiste chargé de la musique qui, s’apercevant de son erreur, en fit la correction. Du point de vue littéraire, une démarche similaire se remarque à la première ligne. La syllabe -na de magna a été grattée puis récrite plus loin. Le copiste avait oublié de laisser la place pour un mélisme sur la première partie du mot.
Ces types de modifications sont fréquents et apparaissent régulièrement tout au long du manuscrit.
Exemple : Fin de l’offertoire In virtute tua