Pour le répons de cet alleluia, Karl Schlager indique cinq grandes traditions mélodiques. La leçon du Graduel de Bellelay est proche du Graduel de Saint-Pierre de Lille (1ère moitié du XIIe siècle), Cambrai, BM 61 (62), f° 109, avec cette caractéristique mélodique particulière des trois sauts de quinte descendante a-D (deux intervalles vides et un intervalle plein).
Dans le verset, la version de Bellelay omet –et due pour –et due candelabra et donne le texte suivant : Isti sunt due olive et candelabra. Cette variante est celle que l’on retrouve dans le Graduel prémontré, Paris, BnF lat.833, f° 196.
Sur le mot –habent, une variante mélodique importante existe. Le Graduel prémontré a un mélisme développé sur ce mot ; la version de Bellelay a simplifié ce mélisme en le recentrant autour de la tierce a-c. Dans la leçon du Graduel de Saint-Yrieix, Paris BnF lat. 903, f° 100v, on trouvera encore un autre état de ce mélisme plus proche du Graduel prémontré que de Bellelay mais moins développé dans son ensemble.
mélisme - habent, Bellelay f. 353
mélisme - habent, Paris BnF lat. 833, f° 196v
mélisme -habent, Paris BnF lat. 903, f° 100v
Une autre variante mélodique intéressante se place sous les mots – quia linguae. La leçon du Graduel de Bellelay propose sur –quia un intervalle de quinte descendante donnant une certaine ampleur avant de rejoindre la formule sur – linguae construite autour de ré.
quia linguae, Bellelay f. 353
Cet intervalle de quinte descendante n’existe pas dans la version prémontrée :
quia linguae, lat. 833
La leçon du Graduel de Saint-Yrieix a une autre formule dessinée autour de sol.
quia linguae, lat. 903
Cet alleluia ne figure dans le Graduel d’Andenne (Andenne 1) mais il est présent dans le Missel d’Andenne légèrement postérieur (Andenne 2).
Olivier Cullin