Commentaires  

Problématique :

Les incipit répétés de la communion Magna est sont transposés par rapport à la version originale.

Lecture

La communion Magna est fait l’objet de nombreuses réutilisations dans le Graduel de Bellelay. Comme le veut l’usage, seule la première citation est notée dans son intégralité pour la première messe de saint Jean. Les autres indiquent l’incipit littéraire, et seules trois parmi elles sont accompagnées d’un incipit noté :

Ces derniers ne sont pas homogènes dans leur notation vis-à-vis de la première citation.

La pièce est en mode de mi authente. Sa première consignation pour la messe dédiée à saint Jean l’Evangéliste respecte ce caractère modal en la notant sur E.

incipit 1, magna est, bellelay feuillet 40 incipit 2, magna est, bellelay feuillet 40
Incipit, Graduel de Bellelay, f. 40

L’incipit est ensuite transposé à la quarte supérieure dans les trois offices où la pièce est répétée.

incipit, Magna est, Bellelay, feuillet 292
Incipit, saint Valentin, Graduel de Bellelay, f. 292

Incipit, Vigiles de saint Jean Baptiste, Graduel de Bellelay, feuillet 309
Incipit, Vigiles de saint Jean Baptiste, Graduel de Bellelay, f. 309

Incipit, Décollation de saint Jean Baptiste, Graduel de Bellelay, feuillet 335
Incipit, Décollation de saint Jean Baptiste, Graduel de Bellelay, f. 335

Ces différences cachent pourtant une lecture identique. Ces trois fragments mélodiques se solmisent de la même manière selon les hexacordes par « b carré » et par nature : ut ut re  re fa… (voir descriptions).

Commentaire

La transposition entre les différentes apparitions de la communion Magna est tend à revaloriser l’importance du dessin neumatique par rapport aux notes sur lesquelles la pièce est écrite. Il s’agit toujours du même chant. Il suffirait d’ajouter un bémol dans la version transposée à la quarte supérieure pour que les deux versions soient mélodiquement identiques.

Du point de vue de la mémoire des notateurs, ces versions sont donc équivalentes. Il importe peu que cette communion ait été chantée à différentes hauteurs selon le temps liturgique. L’identité de la pièce tient dans son mouvement neumatique.

Jocelyn Chalicarne