Le Graduel de Bellelay transpose une grande partie de la pièce au degré inférieur et propose une variante littéraire.
Du début à -imponent, la mélodie est transposée un degré en dessous de la version proposée dans le Graduel Romain. La cadence conclusive de la pièce est identique à la version grégorienne, en mode de sol.
Incipit Grégorien
Incipit, Graduel de Bellelay
Une variante littéraire peut être notée : Signa eos qui in me credunt, haec sequentur : in nomine meo daemonia eicient : super aegros manus imponent et bene habebunt.
Dans cette pièce, la transposition au degré inférieur change l’échelle mélodique et la place du demi-ton.
Une lecture rigoureuse du passage transposé fait apparaître des difficultés d’ordre intervallique. Dans cette perspective, des tritons « b carré » - F sont chantés sur les mots -me credunt et -super aegros (voir description [bulles]).
La mention d’un bémol sur -sequentur n’est sans doute pas fortuite. Le scribe l’a probablement noté pour fixer le dessin mélodique d’une formule de ponctuation en mode de ré transposé sur sol.
Formule type, <em>sequentur</em>, Graduel de Bellelay
Le bémol doit-il être envisagé sur cette seule formule ? Son application sur l’ensemble du passage transposé permettrait d’éviter les tritons et les modifications mélodiques dues à la transposition. Elle permettrait également d’avoir une solmisation identique à la version grégorienne sur les passages qui ne sont pas lus en hexacorde par nature (voir description).
Le caractère modal s’est trouvé modifié par la transposition du début de la pièce. Si la finale reste la même (sol), la corde principale de récitation a été abaissée d’un degré (de ré à do). Ce changement inscrit cette pièce dans le 8e mode et non dans le 7e mode.
La combinaison de ces facteurs font de la communion Signa eos, telle qu’elle est écrite dans le Graduel de Bellelay, une pièce complètement originale.
Jocelyn Chalicarne