La pièce est globalement transposée à la quinte supérieure et présente de légères différences mélodiques.
La mélodie prémontrée est transposée par rapport à une version grégorienne de la pièce. L’incipit en suivant le même dessin neumatique note la mélodie en la transposant à la quarte puis à la quinte supérieure.
Incipit, Graduel de Bellelay
Incipit, Tonaire de Saint-Bénigne de Dijon (Montpellier, Faculté de Médecine H 159, f° 32v)
Cette réécriture n’est pas stricte car la place du demi-ton n’est pas la même. La version de Bellelay évite cette question du demi-ton et le problème d’un éventuel bémol en transposant l’intervalle de seconde en un intervalle de tierce sur la fin de –dico : d-e-f devient ainsi g-a-c solmisé « ut – ré – fa » au lieu de « ré – mi – fa ».
A partir de -in tenebris, la mélodie est essentiellement transposée à la quinte. De nombreuses variations ornementales altèrent néanmoins le dessin neumatique jusqu’à -dominus où la transposition devient stricte et la solmisation identique.
-in tenebris… dominus, Graduel de Bellelay
-in tenebris… dominus, Tonaire de Saint-Bénigne de Dijon
La mélodie du Graduel de Bellelay est donc originale car elle mêle deux types de transposition. Dans la deuxième partie de la pièce, le schéma neumatique est intégralement respecté ; la mélodie a juste été notée dans un autre registre.
Jocelyn Chalicarne