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Problématique

La mélodie consignée dans Bellelay (Feuillet 274) est, comme partout, une transposition du mode de mi sur A, mais elle ne mentionne pas ici de bémol sur l'intervalle solmisé mi-fa (voir Description du feuillet 274).

Lecture

La mélodie grégorienne est en mode de mi authente transposé sur A. Cette transposition implique nécessairement un bémol pour respecter l’échelle mélodique du mode, caractérisée par le demi-ton entre le premier et le deuxième degré. L’absence de cette altération dans la version de Bellelay modifie complètement le caractère modal de la pièce. Une lecture au premier degré classerait ainsi cette mélodie en mode de authente transposée sur A.

Commentaire

La pièce est notée intégralement au feuillet 274 et reprise sous la forme abrégée d'incipit aux feuillets 322 et 328. Ces deux incipits consignent le début de la mélodie sur mi et non sur la, c'est-à-dire indubitablement en troisième mode.

Beatus - Fol. 322 Bellelay

Beatus servus, feuillet 322 Bellelay

Beatus - Fol. 328 Bellelay

Beatus servus, feuillet 328 Bellelay


Ces deux incipits ne sont donc pas écrits sur la même hauteur que la pièce intégrale, mais le dessin neumatique correspond.Celui-ci renvoie certainement à une image sonore identique où l'on entend un demi-ton entre le premier et le deuxième degré. La communion pour la saint Sylvestre doit sans doute sous-entendre un bémol, même s’il n’est pas noté. Probablement était-il évident pour le notateur qui ne prit pas la peine de l'écrire. Ce qui est lu n'est pas nécessairement la transcription de ce qui était chanté.

Jocelyn Chalicarne