Conditions de vente : Aux enchères , En bloc

Date du début de la vente : 16/11/1699

Date de la fin de la vente : 06/01/1700

Lieu de la vente : Paris

Lieu précis de la vente : rue des Noyers, vis-à-vis la rue des Anglois

Titre du catalogue : Catalogue de la bibliothèque de défunt M. Boucot, garde-rolle des offices de France, composée de plus de dix-huit mille volumes de livres imprimez très bien conditionnez, plusieurs des in-folio étant de grand papier et reliez en maroquin, de plus de soixante et dix mille estampes entre lesquelles il y a dix-sept mille portraits ; d’un très grand nombre de livres d’Arts, d’éloges de descriptions, de médailles, d’emblêmes, de plantes et autres remplis de figures ; et de plusieurs manuscrits en velin ornez de très belles mignatures.

Genre du catalogue : Catalogue de vente

Lieu d'édition : Paris (France)

Année d'édition : 1699

Format : 12

Collation : 138-[2] ; 38-[2] p.

Nombre de pages : 180

Pièces liminaires : Avis au lecteur - Divers

Contenu du catalogue : Autre

Méthode de classement des documents dans le catalogue : Méthodique autre

Objets vendus en dehors des imprimés : Manuscrits - Estampes

Notes sur ces objets : Le catalogue de la bibliothèque Boucot consiste en deux volumes dont le second est consacré aux estampes mais également aux « livres de figures » et ne contient donc pas exclusivement des non-livres. En outre, si plusieurs manuscrits sont présents dans ce second catalogue, un nombre non négligeable est confondu avec les imprimés. Les estampes sont regroupées en 143 lots et les portraits en 41. L’avertissement au lecteur précise qu’ « à l’égard des estampes et des portraits, ils seront vendus par portefeuilles ou recueils sans en démembrer aucune pièce ». Le nombre d’estampes par lot varie de 17 (Les festes de Versailles) à 5801 (oeuvres d’artistes italiens). Elles ont pour sujets principaux des reproductions d’oeuvres d’art, l’histoire et la religion (Apocalypse de Dürer). Les portraits sont ceux de princes, d’ecclésiastiques, d’hommes de lettres et plusieurs ont été réalisés par Nanteuil, Crispin ou Van Dick. Les manuscrits composent une catégorie particulière placée à la fin des 4° de livres illustrés. Ils sont au nombre de 50 de tous formats regroupés en 23 lots. On compte trois Roman de la Rose et trente-cinq livres d’Heures. Le plus ancien manuscrit est daté de 1348 (Le songe du pèlerinage de humaine vie en vers). Les manuscrits du catalogue des imprimés concernent principalement l’administration du royaume (Etat des cinq grosses fermes, dix volumes de descriptions de généralités…) et datent essentiellement du XVIIe siècle. Les rubriques particulières autres que les manuscrits concernent les livres de droit, les estampes et portraits, les livres illustrés et les livres non reliés. Il est important de noter que le cabinet de Claude-Nicolas Boucot était également composé d’émaux, de porcelaines, de pierres gravées et de coquillages (Edmond Bonnaffé, Dictionnaire des amateurs français au XVIIe siècle, Paris, A. Quantin, 1884). Germain Brice, dans sa Description nouvelle de la ville de Paris… (1698), met cette particularité en avant : « Ce qui fait la plus considérable curiosité de ce cabinet, que personne ne s’estoit avisé de pousser si loin, sont les coquillages, et l’on est surpris d’en trouver cinquante boëtes assez grandes toutes remplies. Ce qui achève de donner de la satisfaction dans ce riche cabinet, est un bureau qui s’ouvre, dans lequel on a disposé plusieurs compartiments tous remplis de pierreries de diverses couleurs, et de coquilles les plus précieuses : avec lesquelles on a mêlé des agathes taillées, antiques et modernes. Toutes ces choses ensemble, mises exprès confusément, forment, par la variété des couleurs vives qui s’y trouvent, un espèce de parterre rempli de fleurs différentes. On remarquera encore dans le même lieu quantité d’autres singularitez considérables ; mais rien ne satisfera davantage que la civilité et la manière obligeante avec laquelle les curieux sont reçus dans ce lieu. »

Nombre d'articles vendus dans le catalogue : 2585 lots

Note(s) sur le catalogue : La bibliothèque de Claude-Nicolas Boucot comptait parmi les plus renommées de Paris à la fin du XVIIe siècle. Dans son Voyage à Paris en 1698 (Paris, 1873), Lister en donne le témoignage suivant : « Dans le nombre des cabinets qu’il y a à Paris, je ne connois rien de mieux que celui de M. Boucot. Vous trouverez une longue galerie toute garnie d’un côté de livres bien rangés dans des armoires grillées. De là vous passez dans deux salles admirablement ornées de tableaux, de vases, de statues, de bronzes, de porcelaines, de ces fameux émaux de Limoges qu’on ne sauroit plus trouver aujourd’hui, et d’un millier d’autres curiosités. » Françoise Bléchet signale que la bibliothèque Boucot est encore en vente le 6 janvier 1700. D’autre part elle hésite quant au mode de vente en citant l’avertissement au lecteur. Il y est spécifié que « quoiqu’il y ait plusieurs articles enfermez dans un même crochet, et sous un simple chiffre ou numéro, on ne laissera pas de vendre chaque livre séparément selon le désir des enchérisseurs qui se trouveront à la vente (…) ». Il semble bien qu’il s’agisse d’une vente au détail même si les estampes sont vendues par portefeuilles. L’avertissement renseigne également sur le déroulement de la vente qui a lieu les après-midi de deux à six heures. On y vend successivement les 8° la première heure, les 4° la deuxième et les folio pendant les deux dernières. Le prix de vente des deux catalogues est de 16 sols et il est précisé qu’il est en vente chez 11 libraires français et étrangers dont les noms sont donnés. Il ne comporte aucune table mais une page d’errata portant sur six articles. Au sujet de cette vente, Nicolas Clément écrit à Gaignères en août 1699 : « Outre tant de bijoux et de raretez, il y a, dit-on, treize à quatorze mil portraits. Je voudrois vous voir à mesme pour en prendre à votre choix, mais les sieurs Moette et Boudot ; qui ont acheté la bibliothèque entière pour 18 000 livres, prétendent vendre tout au plus offrant, ce qui sera fort incommode pour ceux qui voudront avoir quelque chose ; ils ne commenceront qu’après la Saint-Martin. On vend cependant journellement les autres curiositez de ce célèbre cabinet. » (Edmond Bonnaffé, Dictionnaire des amateurs français au XVIIe siècle, Paris, A. Quantin, 1884). On peut donc en déduire que les coquillages et pierres précieuses ont fait l’objet d’une vente séparée. Le classement général des livres imprimés et des livres illustrés se fait par format puis par sujet (religion, droit, histoire…). Il faut toutefois remarquer que ce classement n’est pas réalisé rigoureusement : une page de livres in-folio est insérée parmi les 4°, des livres de droit se retrouvent hors de la rubrique spécialisée… Quant à la composition des lots, il arrive qu’elle soit raisonnée (ouvrages historiques sur un pays donné accompagnés de littérature de ce même pays), mais elle est le plus souvent confuse et sans aucune logique (ouvrages de littérature, de botanique et de technique regroupés sous un même lot par exemple). Les domaines les plus représentés dans les trois formats, outre les 575 lots de livres illustrés (emblèmes, héraldique, technique…), sont incontestablement les sujets religieux et l’histoire. On compte ainsi 260 in-folio, 75 lots in-4° (dont une remarquable collection de disputes théologiques regroupées en 33 lots) et 155 lots in-8° d’ouvrages religieux ou de théologie. Il convient d’y ajouter 24 lots d’imprimés placés à la fin du catalogue des estampes et comportant plusieurs auteurs protestants (Institution de Calvin). L’histoire de France et des pays étrangers se retrouve dans environ 300 lots. On peut enfin citer 40 lots d’ouvrages juridiques (style de la chancellerie, coutumes, jurisprudence, factum…) qui se rapportent à la profession de Nicolas Boucot.

Auteur de la notice : Berbain, Iris, Lutz, Jean-François