[...] terriblement l’individu. De même, l’homme marié perd cette noble vivacité, cette gracieuse indépendance qui font la plus belle partie de ses charmes, vis-à-vis des belles impures.
Ni son or s’il est riche, ni sa réputation s’il a du talent, ni sa puissance, s’il est homme d’Etat ne lui amèneront ces délicieuses amours qui se commencent soit dans une rue, soit dans un jardin public, soit à une fenêtre. La femme aime donner et elle aime seulement ceux à qui elle donne.
Soyez persuadé que les amours de Napoléon Empereur n’avaient pas [la] suavité des amours de Bonaparte lieutenant d’artillerie.
Que veut la femme ? Peu de chose : la jeunesse, la fraîcheur, la naïveté, c’est-à-dire tout ce qui constitue la réelle poésie. Elle aime le jeune homme pauvre parce que celui-ci, sentant sa pauvreté, déploie instinctivement toutes ses ressources pour séduire sa belle. L’amoureux sait aussi que celle-ci, si elle cède, ne le fait que entraînée par une véritable sympathie, alors cette pensée double son esprit, sa grâce, elle le rend dévoué, chevaleresque, elle en fait un héros de patience en même temps plein d’ardeur.
Et si cet amour divin tombe par hasard sur une athénienne quelconque de la rue de Breda, ce sentiment bientôt partagé atteint une violence extrême et ne cesse[...]