[...] avec le pain et le cirque, panem et circenses 1 ; aujourd’hui c’est avec la faim et le canon qu’on le maîtrise et qu’on se fait aimer de lui.
Du 1er au 21 décembre 1851, M. Bonaparte aurait dû être fusillé. Le 22 décembre il était sacré par 7 millions et demi d’ilotes. A lui l’avenir.
M. Ledru-Rollin n’était qu’un grand artiste. M. Bonaparte a été un homme pratique ; il a joué sa tête, il [a] gagné sa partie. Tant mieux pour lui.
Revenons à
Proudhon
. Il a donc attaqué le
gouvernement de février ; il a donné son
coup de pied aussi ; maintenant chez ses pairs voyez quelle mêlée ;
partout cet homme trouve matière à sarcasme ou même à calomnie ; il
attaque celui-ci, insulte celui-là ; calomnie
Paul, ridiculise
Pierre; il coupe les
jarrets à un confrère, plante un poignard dans la poitrine
d’un ancien ami. Et satisfait de cette lutte honteuse, déplorable pour
la démocratie, il se dresse aux yeux de la population inquiète d’une
telle conduite et dit avec orgueil :
Destruabo et
aedificabo
2
3
.
Nous avons vu avec douleur plus d’une fois son instinct de destruction assouvi. Mais qu’a-t’il édifié ? Le doute, l’inquiétude, la défiance. M. Proudhon a produit par ses écrits les votes de décembre [18]48 et de décembre [18]49. À lui le remords, à lui le châtiment.