[...] du général Petit , ancien camarade de régiment de mon père , serait aussi une influence précieuse.
Maintenant, il y a près du Président , un jeune homme de Dreux, Favé , chef d’escadron d’artillerie, officier d’ordonnance ; il est probable que ce garçon ne nuirait pas aux démarches faites si, par suite de son service auprès du Président, il en avait connaissance.
Enfin, je te dis tout cela, parce que désespéré de mon impuissance, je voudrais trouver un joint pour sortir ; moi personnellement, je ne me plains pas, mais ce qui vous arrive me fait un mal affreux. Je n’ose pas, ma bonne mère , te recommander du courage. Ah, si j’étais dehors, nous nous en tirerions bien ; jamais je ne me suis senti une plus rude volonté d’arriver ; mais hélas, il n’en est rien.
Cela m’étonne de Jean ; il est vrai que tous ces gaillards-là voyaient plutôt en Charles un homme politique dont ils escomptaient l’avenir : ce sera pour ce pauvre frère une cruelle déception.
Enfin,
ma bonne mère
, je
t’en prie, réfléchis à tout cela, ne perds pas courage, car mes yeux
sont fixés sur toi ; si tu te désespères, je suis perdu aussi. Pense
donc à
ta petite-fille
, à tes enfants et conserve de l’espoir, tu sais,
aide-toi, le ciel t’aidera
.
Réponds-moi de suite pour me rassurer un peu, car ma position loin de vous est désespérante.
Je vous embrasse tous de cœur
ton fils dévoué
(P.S. : ) Tu sais que ton cher neveu, le baron W. de Lavenant , vient d’être décoré de la croix d’officier. Ces gens-là avaient raison de se moquer de nous, nous sommes des niais ; pour mon compte, c’est assez.